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Par Flormed le 4 Décembre 2019 à 18:23
Echo et Narcissus
John William Waterhouse
peintre britannique.
(6 avril 1849 - 10 février 1917)
Narcissus était beau, splendeur d'une naïade,
Mais il doutait, aussi cherchait-il à savoir
Ce que pensaient les gens qu'il côtoyait le soir
De son teint de soleil, vivant tel un nomade.
Ses charmes subjuguaient les yeux en tout endroit
Où le menait sa course, et c'était leur plein droit.
Un jour, il rencontra, près d'une source claire
La belle Écho dont les appas, à moitié nus,
Captèrent son regard. "Tes attraits sont connus,
Lui dit-elle, mais toi, sans guère te déplaire,
Tu n'en mesures point leurs effets gracieux.
Regarde-toi dans l'eau, sous la clarté des cieux"
Ce qu'il fit. Le miroir refléta son visage.
Coup de foudre! Il s'éprit de la fraîche beauté
De sa divine mine et, par elle envoûté,
Il l'aima, l'adora, devint le bel otage
De son amour pour soi, chantant jusqu'à la mort
Cette flamme amoureuse et vénérant son sort.
En fleur, il fut changé lorsques il rendit l'âme.
Le narcisse tout blanc ou de couleur soit-il
Rend éternel son nom qui reste tel un fil
De soie ornant le bord doré d'une oriflamme
Que brandit un artiste ou que hisse un rimeur
Pour le plaisir de l'œil et celui du lecteur.
M.Zeid
6 commentaires -
Par Flormed le 27 Novembre 2019 à 12:36
Les Danaïdes
John William Waterhouse
peintre britannique
( 1849 -1917 )
Le grand chef Bélos mort, à son fils Égyptos
Le trône est revenu. Voulant la péninsule
À lui seul, il priva son jumeau Danaos
De sa part. N'y voyant qu'une sale crapule,
Il s'enfuit pour aller sur le sol des aïeux
Se trouver un abri loin du frère odieux.
Mais rien n'y fit ! Le roi voulut que sa couronne
Brillât sur le pays, d'est en ouest, sans rival.
Il fallait que le bled entier : gens, flore et faune,
Lui fût obéissant, en plaine, mont et val.
Ses fils furent contraints d'épouser leurs cousines
Afin de s'emparer des régions voisines.
Le prince expatrié comprit le louvoiement.
Il parla, sans détour, à ses filles- cinquante
Fleurs- et les arma d'aiguilles pour dûment
Les leur planter aux cœurs, et l'armada piquante
Dut obéir sans coup férir, l'aînée à part.
Elle épargna Lyncée en jetant loin son dard.
Sain et sauf, le mari prit la fuite. Hypermnestre,
L'ayant aidé, s'en fut attendre son retour
À l'écart, préférant sa cachette sylvestre
Aux fastes des hauts-lieux, à l'ombre de la cour.
Il revint brandissant l'arme de la vengeance.
Il égorgea son oncle et son clan sans clémence.
Ensuite il épousa la femme qu'il laissa
En vie après avoir massacré les tueuses
De ses frères. Du coup, la querelle cessa
Et le couple vécut des amours fructueuses.
Ils eurent un enfant, Abas, le futur roi
D'Argos qui ne connut, dit-on, guère d'effroi.
Aux enfers Tártaros furent donc condamnées
Les assassines, là, châtiment éternel :
Remplir une grande urne avec des eaux glanées
Dans un puits caverneux pour leur fait criminel.
Le grand tonneau troué, peine des danaïdes,
Convenait-il assez à leurs âmes turpides ?
Les plumes, les pinceaux, de cet événement
Firent un objet d'art. Les mots et les peintures
Ont tous rivalisé pour produire amplement
Des œuvres, à nos jours, festivals de lectures
Et régals pour les yeux s'emplissant de beauté,
Récit toujours vivant malgré sa cruauté.
M.Zeid
6 commentaires -
Par Flormed le 21 Novembre 2019 à 18:02
La belle dame sans merci*
Walter Crane
artiste anglais.
(1845-1915)
Ce chevalier, héros à l'allure élégante,
Rencontre, dans un bois, par un jour radieux
Une dryade qui, sur-le-champ,son cœur hante.
Fou de ses cheveux d'or, des éclairs de ses yeux,
Il lui parle, espérant, par son air sérieux,
La conquérir, bien sûr, en faire sœur de l'âme
Au nom d'un grand amour que bénissent les cieux
Un amour dont jamais ne s'éteindra la flamme.
-"Beau discours! " siffle-t-elle en lançant un regard
Profond, fort expressif, chargé de méfiance
Vers ce jeune qu'a mis, sur son sol, le hasard.
.-"La loyauté, dit-il, je l'ai dès la naissance
Guère je ne pourrais trahir! Ce que j'avance
Est aussi vrai que mon cheval est un pur sang
Et que je sers mon bled en prêtant allégeance
J'ai des bras de guerrier, ne vois-tu pas mon rang ?"
-"Ton métier est ainsi ; l'amour, c'est autre chose,
Réplique calmement la belle à l'air hautain,
Et d'ajouter: l'amour s'ouvre comme une rose
Au soleil et sourit... L'ivresse du matin
Ne peut durer longtemps! Il brûle son satin
La laissant se faner, le soir. Que de victimes!
Qui tombe dans les rets des mots est un crétin
Qui voit de la clarté dans les sombres abîmes.
-"Je comprends, Diana vit toujours parmi nous,
Remets-moi mon cheval, encor longue est ma route!
Je m'en passe de toi, je trouverai plus doux
Que tes cheveux, que tes appas, oh! je n'en doute.
Tu n'es la seule fleur éclosant sous la voûte
Je ne peux supporter ton indomptable orgueil
Et te dis, sans rougir, ce péché me dégoûte.
Reste-la, solitaire, à moisir sur ton seuil.
M.Zeid
23-10-2019
bjnb
*
*Poème inspiré par une ballade d'Alain Chartier :
"La Belle Dame sans mercy" est un long poème de 800 vers" (octosyllabes) ,
pour lire cette œuvre
→ wikipédia texte intégral en français du XVè siècle.
4 commentaires -
Par Flormed le 13 Novembre 2019 à 21:08
Beauté
Élisabeth Vigée Le Brun, née Louise-Élisabeth
artiste peintre française
(1755- 1842)
***** BEAUTÉ *****
Que fixer du regard ? La coquette coiffure
Ou le gracieux nœud ou le col arrondi
Ou la rondeur du sein ou la large ceinture?
Oh! l'embarras du choix! Ferme les yeux, Sidi !
Mais c'est pour les ouvrir que je les ai, mon frère
Regarde-moi ce nez! En as-tu vu pareil?
Et ce bourgeon de rose, il existe en sérère ?
Va, passe ton chemin, là-bas, point de vermeil !
La beauté du menton, celle du cou d'albâtre
Les pommettes, le front, les yeux de séraphin,
Une belle œuvre d'art que ne peut un vieux pâtre
Espérer côtoyer lors d'une nuit sans fin.
La boucle que la soie, en deux belles rivières
Des cheveux, fait briller tel un bout de saphir
Que frôle un rai serein, propage ses lumières
Sur le blanc qui ne peut les jumeaux contenir.
Ce portrait si bien fait est celui de l'artiste.
Par ces modestes vers, mon hommage est rendu
À sa grâce d'abord, à son pinceau styliste
Ensuite. Ce tableau, c'est de l'or défendu.
M.Zeid
6 commentaires -
Par Flormed le 8 Novembre 2019 à 15:52
Apollon et Daphnée
John William Waterhouse
(1849–1917)
Apollon, fils de Zeus, d'Artémis le jumeau,
Ô soleil , d'où tiens-tu ta jeunesse éternelle ?
Peut-être, ta beauté, si ce n'est un rameau
D'or te pouvant ouvrir les cieux ! Pas un grumeau
Sur ta peau d'angelot, à douceur de flanelle.
L’Olympe, sans tes yeux y semant leur clarté,
Aurait sombré dans une nuit infructueuse..
Musique et poésie, ont toujours récolté
Notes et mots cueillant les fruits de ta fierté
En buvant leur nectar à ta source laiteuse.
Python, face à ton arc, avait dû succomber
La Grèce, mers et monts, ont chanté ta victoire.
En te moquant de Cupidon, tu vis tomber,
Dans l'abîme où le froid rongeur dut les plomber,
Ta couronne dorée et ton illustre histoire.
Daphnée eut en plein cœur la flèche qui changea
En haine son amour. Tu fus blessé par l'autre
Qui te fit l'aimer plus, ton âme s'affligea.
Pour toi, l'amant, être mordu par un naja
Valait mieux que la dent, sans nul venin, d'un vautre.
Te fuyant sans arrêt ; tu marchais sur ses pas
Poussé par ta folie à poursuivre ses traces
Au bord des eaux, dans les forêts, en tous espaces
Tu respirais son air, tu voyais ses appas
À son ombre collé, les jambes jamais lasses.
Que de fois as-tu dû ta flamme déclarer ?
Ô désespoir ! Rien, rien ne valait ta parole.
Elle te repoussait, toi dieu de l'acropole.
Ô malheur, tu ne pus, de son cœur, t'emparer,
Transformée en laurier, pour t'éviter, la folle !
De ses rameaux et fleurs, tu t'en fus embellir
Ton front, abandonnant la couronne de chêne.
L'arbre-Daphnée est devenu , telle une reine
À respecter, à plus aimer,à plus chérir
Ton brocard à Cupi t'a noyé dans la peine.
M.Zeid
oct 2019
bjnb
10 commentaires
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