• Echo et Narcissus


    Echo et Narcissus Zocho_10

    John William Waterhouse
    peintre britannique.
    (6 avril 1849 - 10 février 1917)

    Echo et Narcissus Separa12

    Narcissus était beau, splendeur d'une naïade,
    Mais il doutait, aussi cherchait-il à savoir
    Ce que pensaient les gens qu'il côtoyait le soir
    De son teint de soleil, vivant tel un nomade.
    Ses charmes subjuguaient les yeux en tout endroit
    Où le menait sa course, et c'était leur plein droit.

    Un jour, il rencontra, près d'une source claire
    La belle Écho dont les appas, à moitié nus,
    Captèrent son regard. "Tes attraits sont connus,
    Lui dit-elle, mais toi, sans guère te déplaire,
    Tu n'en mesures point leurs effets gracieux.
    Regarde-toi dans l'eau, sous la clarté des cieux"

    Ce qu'il fit. Le miroir refléta son visage.
    Coup de foudre! Il s'éprit de la fraîche beauté
    De sa divine mine et, par elle envoûté,
    Il l'aima, l'adora, devint le bel otage
    De son amour pour soi, chantant jusqu'à la mort
    Cette flamme amoureuse et vénérant son sort.

    En fleur, il fut changé lorsques il rendit l'âme.
    Le narcisse tout blanc ou de couleur soit-il
    Rend éternel son nom qui reste tel un fil
    De soie ornant le bord doré d'une oriflamme
    Que brandit un artiste ou que hisse un rimeur
    Pour le plaisir de l'œil et celui du lecteur.


    M.Zeid


    6 commentaires
  • Les Danaïdes

    Les Danaïdes Danaid10

    John William Waterhouse
    peintre britannique
    ( 1849 -1917 )

    Les Danaïdes Separa12

    L
    e grand chef Bélos mort, à son fils Égyptos
    Le trône est revenu. Voulant la péninsule
    À lui seul, il priva son jumeau Danaos
    De sa part. N'y voyant qu'une sale crapule,
    Il s'enfuit pour aller sur le sol des aïeux
    Se trouver un abri loin du frère odieux.

    Mais rien n'y fit ! Le roi voulut que sa couronne
    Brillât sur le pays, d'est en ouest, sans rival.
    Il fallait que le bled entier : gens, flore et faune,
    Lui fût obéissant, en plaine, mont et val.
    Ses fils furent contraints d'épouser leurs cousines
    Afin de s'emparer des régions voisines.

    Le prince expatrié comprit le louvoiement.
    Il parla, sans détour, à ses filles- cinquante
    Fleurs- et les arma d'aiguilles pour dûment
    Les leur planter aux cœurs, et l'armada piquante
    Dut obéir sans coup férir, l'aînée à part.
    Elle épargna Lyncée en jetant loin son dard.

    Sain et sauf, le mari prit la fuite. Hypermnestre,
    L'ayant aidé, s'en fut attendre son retour
    À l'écart, préférant sa cachette sylvestre
    Aux fastes des hauts-lieux, à l'ombre de la cour.
    Il revint brandissant l'arme de la vengeance.
    Il égorgea son  oncle et son clan sans clémence.

    Ensuite il épousa la femme qu'il laissa
    En vie après avoir massacré les tueuses
    De ses frères. Du coup, la querelle cessa
    Et le couple vécut des amours fructueuses.
    Ils eurent un enfant, Abas, le futur roi
    D'Argos qui ne connut, dit-on, guère d'effroi.

    Aux enfers Tártaros furent donc condamnées
    Les assassines, là, châtiment éternel :
    Remplir une grande urne avec des eaux glanées
    Dans un puits caverneux pour leur fait criminel.
    Le grand tonneau troué, peine des danaïdes,
    Convenait-il assez à leurs âmes turpides ?

    Les plumes, les pinceaux, de cet événement
    Firent un objet d'art. Les mots et les peintures
    Ont tous rivalisé pour produire amplement
    Des œuvres, à nos jours, festivals de lectures
    Et régals pour les yeux s'emplissant de beauté,
    Récit toujours vivant malgré sa cruauté.

    M.Zeid

     


    6 commentaires


  • La belle dame sans merci
    *


    La belle dame sans merci La_bel10


    Walter Crane
    artiste anglais.
    (1845-1915)  


    La belle dame sans merci Separa12

    Ce chevalier, héros à l'allure élégante,
    Rencontre, dans un bois, par un jour radieux
    Une dryade qui, sur-le-champ,son cœur hante.
    Fou de ses cheveux d'or, des éclairs de ses yeux,
    Il lui parle, espérant, par son air sérieux,
    La conquérir, bien sûr, en faire sœur de l'âme
    Au nom d'un grand amour que bénissent les cieux
    Un amour dont jamais ne s'éteindra la flamme.

    -"Beau discours! " siffle-t-elle en lançant un regard
    Profond, fort expressif, chargé de méfiance
    Vers ce jeune qu'a mis, sur son sol, le hasard.
    .-"La loyauté, dit-il, je l'ai dès la naissance
    Guère je ne pourrais trahir! Ce que j'avance
    Est aussi vrai que mon cheval est un pur sang
    Et que je sers mon bled en prêtant allégeance
    J'ai des bras de guerrier, ne vois-tu pas mon rang ?"


    -"Ton métier est ainsi ; l'amour, c'est autre chose,
    Réplique calmement la belle à l'air hautain,
    Et d'ajouter: l'amour s'ouvre comme une rose
    Au soleil et sourit... L'ivresse du matin
    Ne peut durer longtemps! Il brûle son satin
    La laissant se faner, le soir. Que de victimes!
    Qui tombe dans les rets des mots est un crétin
    Qui voit de la clarté dans les sombres abîmes.

    -"Je comprends, Diana vit toujours parmi nous,
    Remets-moi mon cheval, encor longue est ma route!
    Je m'en passe de toi, je trouverai plus doux
    Que tes cheveux, que tes appas, oh! je n'en doute.
    Tu n'es la seule fleur éclosant sous la voûte
    Je ne peux supporter ton indomptable orgueil
    Et  te dis, sans rougir, ce péché me dégoûte.
    Reste-la, solitaire, à moisir sur ton seuil.

    M.Zeid
    23-10-2019
    bjnb
    *
    *Poème inspiré par une ballade d'Alain Chartier  :
    "La Belle Dame sans mercy" est un long poème de 800 vers" (octosyllabes) ,
    pour lire cette œuvre
    wikipédia texte intégral en français du XVè siècle.


    4 commentaires


  • Beauté
    BEAUTÉ Beautz10

    Élisabeth Vigée Le Brun, née Louise-Élisabeth
    artiste peintre française
    (1755- 1842)

    ***** BEAUTÉ *****

    Que fixer du regard ? La coquette coiffure
    Ou le gracieux nœud ou le col arrondi
    Ou la rondeur du sein ou la large ceinture?
    Oh! l'embarras du choix! Ferme les yeux, Sidi !

    Mais c'est pour les ouvrir que je les ai, mon frère
    Regarde-moi ce nez! En as-tu vu pareil?
    Et ce bourgeon de rose, il existe en sérère ?
    Va, passe ton chemin, là-bas, point de vermeil !

    La beauté du menton, celle du cou d'albâtre
    Les pommettes, le front, les yeux de séraphin,
    Une belle œuvre d'art que ne peut un vieux pâtre
    Espérer côtoyer lors d'une nuit sans fin.

    La boucle que la soie, en deux belles rivières
    Des cheveux, fait briller tel un bout de saphir
    Que frôle un rai serein, propage ses lumières
    Sur le blanc qui ne peut les jumeaux contenir.

    Ce portrait si bien fait est celui de l'artiste.
    Par ces modestes vers, mon hommage est rendu
    À sa grâce d'abord, à son pinceau styliste
    Ensuite. Ce tableau, c'est de l'or défendu.

    M.Zeid


    6 commentaires


  • Apollon et Daphnée

    Apollon et Daphné Apollo10
    John William Waterhouse  
    (1849–1917)


    Apollon, fils de Zeus, d'Artémis le jumeau,
    Ô soleil , d'où tiens-tu ta jeunesse éternelle ?
    Peut-être, ta beauté, si ce n'est un rameau
    D'or te pouvant ouvrir les cieux ! Pas un grumeau
    Sur ta peau d'angelot, à douceur de flanelle.

    L’Olympe, sans tes yeux y semant leur clarté,
    Aurait sombré dans une nuit infructueuse..
    Musique et poésie, ont toujours récolté
    Notes et mots cueillant les fruits de ta fierté
    En buvant leur nectar à ta source laiteuse.

    Python, face à ton arc, avait dû succomber
    La Grèce, mers et monts, ont chanté ta victoire.
    En te moquant de Cupidon, tu vis tomber,
    Dans l'abîme où le froid rongeur dut les plomber,
    Ta couronne dorée et ton illustre histoire.

    Daphnée eut en plein cœur la flèche qui changea
    En haine son amour. Tu fus blessé par l'autre
    Qui te fit  l'aimer plus, ton âme s'affligea.
    Pour toi, l'amant,  être mordu par un naja
    Valait mieux que la dent, sans nul venin, d'un vautre.

    Te fuyant sans arrêt ; tu marchais sur ses pas
    Poussé par ta folie à poursuivre ses traces
    Au bord des eaux, dans les forêts, en tous espaces
    Tu respirais son air, tu voyais ses appas
    À son ombre collé, les jambes jamais lasses.

    Que de fois as-tu dû ta flamme déclarer ?
    Ô désespoir ! Rien, rien ne valait ta parole.
    Elle te repoussait, toi dieu de l'acropole.
    Ô malheur, tu ne pus, de son cœur, t'emparer,
    Transformée en laurier, pour t'éviter, la folle !

    De ses rameaux et fleurs, tu t'en fus embellir
    Ton front, abandonnant la couronne de chêne.
    L'arbre-Daphnée est devenu , telle une reine
    À respecter, à plus aimer,à plus chérir
    Ton brocard à Cupi t'a noyé dans la peine.

     M.Zeid
    oct 2019
    bjnb


    10 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique