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La soupe du vieux faucheur
La soupe du vieux faucheur
Léon Lhermitte, peintre naturaliste français, (1844 -1925)
Le vieux faucheur, bras nus, les cheveux au soleil,
Assis, pieds allongés parmi des tas de canche,
Un martel à la main, battait le fer sans manche
Ayant coupé, sans nul répit, dès le réveil.
À son dos, son fiston, chapeauté, se délasse
Accoudé sur l'herbage offrant de la fraîcheur
À son corps halbrené, suant tel un raucheur,
Sous le ciel paraissant se couvrir de mélasse.
La bru s'en vient avec un pot pendant au bout
De sa droite, un gros sac en toile sur l'épaule.
Le gars fixe des yeux la belle rousserolle
Qui, sans sortir un mot, demeure là, debout.
De la soupe et du pain font la maigre pitance
À prendre goulûment avant de retourner
Le foin, dur travail que l'on ne peut ajourner
En cette contrée où l'herbe a son importance.
Ô Léon, ton pinceau n'a presque rien omis
Du vert gris se mêlant à l'ocre de la terre
D'où l'ombre a disparu, condamnée à se taire
Tels ces bons paysans aux fronts par l'air blêmis.
Mohammed Zeïd
Flormed
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Commentaires
Je crois que je vais t'envoyer concourir à ma place !
C'est subliment conté avec tant de délicatesse.
J'ai bien des progrès à faire encore tu vois !
Vite Muse reviens !
Bises.
Annie
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bonjour cher med
magnifique ton écrit , avec la subtilité du tableau , tu nous fais découvrir, partager de véritables joyaux
excellente journée