• La soupe du vieux faucheur


    La soupe du vieux faucheur



    Léon Lhermitte, peintre naturaliste français, (1844 -1925)


    Le vieux faucheur, bras nus, les cheveux au soleil,
    Assis, pieds allongés parmi des tas de canche,
    Un martel à la main, battait le fer sans manche
    Ayant coupé, sans nul répit, dès le réveil.

    À son dos, son fiston, chapeauté, se délasse
    Accoudé sur l'herbage offrant de la fraîcheur
    À son corps halbrené, suant tel un raucheur,
    Sous le ciel paraissant se couvrir de mélasse.

    La bru s'en vient avec un pot pendant au bout
    De sa droite, un gros sac en toile sur l'épaule.
    Le gars fixe des yeux la belle rousserolle
    Qui, sans sortir un mot, demeure là, debout.

    De la soupe et du pain font la maigre pitance
    À prendre goulûment avant de retourner
    Le foin, dur travail que l'on ne peut ajourner
    En cette contrée où l'herbe a son importance.

    Ô Léon, ton pinceau n'a presque rien omis
    Du vert gris se mêlant à l'ocre de la terre
    D'où l'ombre a disparu, condamnée à se taire
    Tels ces bons paysans aux fronts par l'air blêmis.



    Mohammed Zeïd
    Flormed

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  • Commentaires

    1
    Samedi 24 Janvier 2015 à 11:54

    bonjour cher med

     

    magnifique  ton écrit , avec  la subtilité du tableau , tu nous fais découvrir, partager de véritables joyaux 

     

    excellente journée 

    2
    Samedi 24 Janvier 2015 à 20:17

    Je crois que je vais t'envoyer concourir à ma place !yes

    C'est subliment conté avec tant de délicatesse.

    J'ai bien des progrès à faire encore tu vois !

    Vite Muse reviens !

    Bises.

    Annie

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