• A Fa...


    Te souviens-tu de nos belles soirées
    Dans notre douar aux tentes moirées ?
    On était deux oblats fous du plaisir,
    Sacrifiant, sans rechigner, nos âmes
    Sur son autel décrépitant aux flammes.
    La vie était toujours prête à rosir.

    Notre horizon s'irisait de lumières
    Et souriait à nos amours premières.
    Le jour était, pour nos cœurs, un loisir.
    La nuit nous dédiait ses voix berceuses
    En répandant ses brillances joyeuses.
    La vie était toujours prête à rosir.

    Le chaud soleil bénissait nos errances.
    Le bel oiseau, louant nos espérances,
    Entre ses chants, nous priait de choisir ;
    Et nous lui répondions par nos antiennes,
    Et nous dansions à perdre nos haleines
    La vie était toujours prête à rosir.

    Ton air faisait se prosterner les branches
    A tes pieds de dryade aux sveltes hanches
    Lorsque ta main se tendait pour saisir
    Un bourgeon, une fleur, une feuillette,
    Pour se livrer, en joie, à la cueillette.
    La vie était toujours prête à rosir.

    Je me voyais grand émir des aèdes
    Et mes vers de ghazal, dans les pinèdes
    Des alentours, emplissaient de désir
    Les beaux tendrons épars dans la nature
    Étalant partout leur fraîche texture.
    La vie était toujours prête à rosir.

    Étant proie au chagrin, la solitude
    En son trou me noyant, je me dénude.
    Ton ombre est là, je sens mes nerfs transir.
    Ô toi qui dus fondre si tôt sous stèle,
    Vois-tu mon ciel qui, de pleurs, se constelle ?
    La vie était toujours prête à rosir.




    Mohammed Zeïd
    Flormed

    « A un libertinChant du retraité »

  • Commentaires

    1
    Lundi 10 Novembre 2014 à 08:48

    Bonjour Flormed et merci pour ce très doux poème nostalgique sur Fa, celle pour qui tu as déjà écrit dans "Les pleurs de l'âme",  poème que j'avais également fort apprécié.

    Je t'embrasse.

    Annie

    2
    Lundi 10 Novembre 2014 à 10:34

    Une pure splendeur, très cher ami ! Avec toute mon amitié.

    3
    Lundi 10 Novembre 2014 à 16:15

    bonjour cher med

     

    à chaque fois que j'ai lu ce poème magnifique , j'avais les larmes au yeux , 

    aujourd'hui je le relis avec merveille , tu y décris tellement d' émotions que j'ai de nouveau des larmes aux yeux , merci cher maître de le republier sur ce blog 

     

    toutes mes amitiés 

    iris

    4
    Lundi 10 Novembre 2014 à 20:25

     

    Merci à vous Annie, Stellamaris et Véronique.

    Le désir de retourner dans le passé étant impossible, on n'a que les mots pour exprimer les mélancoliques regrets qui restent accrochés aux anciennes pages de notre vie.

    Toutes mes amitiés

    5
    Vendredi 5 Décembre 2014 à 15:59
    venusia

    le passé fait resurgir de bien belles images sous ta plume


    merci


    bises amitié

    6
    Dimanche 7 Décembre 2014 à 22:39

    Merci Vénusia.

    Sans passé, pas d'avenir ! dit-on.

    7
    nilsa704
    Vendredi 19 Février 2016 à 18:11

    Bonsoir Flormed .

    Merci pour ce partage qui clame la beauté des moments perdus. Amitiés

    8
    Vendredi 19 Février 2016 à 20:26

    Merci Nilsa pour la visite et pour le commentaire.

    Mes amitiés

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter