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Par Flormed le 29 Août 2019 à 15:42
Diogène de Sinope ou Diogène le Cynique
philosophe grec de l'Antiquité
(Sinope v. 413 – Corinthe, v. 327 av. J.-C.)
Peinture de
Jean-Léon Gérôme?
peintre et sculpteur français, membre de l'Académie des beaux-arts.
(1824–1904)
*
Diogène était né dans un lit d'argentier
Mais le père, truqueur, alla moisir en tôle.
L'enfant s'enfuit pour se trouver faisant école
Avec Antisthénês dont il fut l'héritier
Des pensers enseignant que tout était frivole.
Son maître mort, le voilà chef, incontesté,
Des cyniques, moquant toutes les convenances.
Il vivait à l'écart, une jarre sans anses
Lui servait de maison, après avoir pesté
Contre tout importun méprisant ses croyances.
Par sa lampe allunée en plein jour, il disait
Aux humains que leur vie avait l'air ténébreuse,
Trop de faste rendant leur essence pierreuse ;
Or il cherchait un homme, un vrai. Qui s'enlisait
Dans le luxe, pour lui, n'était qu'une noix creuse.
Ses compagnons, les chiens, menaient à ses côtés
La vie austère que, par ses actes et dires,
Il prêchait. Nul ne put se soustraire à ses ires.
Il jugeait, critiquait, raillait les voluptés.
Pour lui, les magistrats étaient tous des satyres.
Alexandre voulut se montrer généreux
Envers ce vieux peinard, d'une voix débonnaire :
-«Puis-je vous dépanner , lui dit-il, congénère ? »
-«Barre-toi du soleil !» gronda d'un ton glaireux
Le philosophe imbu de sa doctrine amère.
La lumière ayant fui ses yeux, on le voyait
Demander du secours, main tendue aux statues.
Le roc, malgré son froid, sur les routes pentues,
Le prenait en pitié.Rien ne le dévoyait
De son obscur chemin, sur les terres battues.
Hommage au peintre qui, sur ce tableau si clair,
A traduit les leçons que donnait Diogène
Assis dans son logis, tel un gros ver, sans gêne,
Entouré de ses clebs ayant perdu leur flair.
Je finis en criant : gloire à l'esprit hellène !
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Par Flormed le 14 Novembre 2017 à 16:13
Cicéron découvrant le Tombeau d'Archimède.
Pierre-Henri de Valenciennes
Artiste peintre français néo-classique
(1750-1819).
Cicéron, l'orateur, fut un homme de lettres,
Un poète romain dont l'Art est à nos jours
La source à l'eau limpide où s'abreuvent les maîtres
Rhétoriqueurs ouvrant les portes et fenêtres
De la langue prisée aux ksour, salons et cours.
Devenu chef d'État, il voulut, d'Archimède,
Découvrir le tombeau. Le savant vertueux
Que Syracuse avait négligé dans la guède
Entre autres épineux à l'apparence laide
Devait revoir le jour en ce lieu somptueux.
Cicéron partit donc, avec trois bons esclaves,
Vers la ville où gisait le père d'Eurêka !
Les serviteurs, suant, se montrèrent si braves
Qu'ils fouillèrent l'endroit, levant haut leurs fronts hâves.
Oh! sous leurs bras noueux tout arbre dur s'arqua.
Les buissons filandreux et les ramures sèches
Furent vite enlevés. Le sentier conduisant
Vers la tombe montra ses contours que des mèches
De verdure bordaient de leurs pénombres fraîches.
La stèle put sourire au soleil l'irisant.
Honorer l'érudit, c'est hisser la science,
C'est brandiller au ciel le drapeau du savoir,
Un génie oublié, honte à la descendance
Qui force son déclin, hâte sa décadence .
Sans sages ni penseurs s'effrite le pouvoir.
L'artiste-peintre a pu produire un paysage
Où le fictif côtoie aisément le réel,
Où le clair et l'obscur font un joli partage
Pour le plaisir des yeux. Un éclatant hommage
Je lui rends par ces vers au rythme naturel.
Mohammed ZEÏD
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Par Flormed le 1 Novembre 2017 à 17:13
Joséphine
Portrait en pied de l’Impératrice Joséphine par
Henri-François Riesener
(1767-1828)
Fille de l'Île-aux-fleurs, Joséphine, "la belle
Créole", dut venir au pays du Massif
Central pour se lier au général rebelle
Qui fut exécuté, laissant sa colombelle
Et ses deux oisillons dans un deuil oppressif.
Prisons, salons, amants, déplaisirs, allégresses
Ont jalonné de bout en bout son long parcours.
En son cœur courageux enterrant ses tristesses,
Fiée à sa beauté, ses béguins et prouesses
Elle étala partout pour vivre moult amours.
Six ans après, elle eut un bon coup de fortune
En rencontrant un officier réputé grand
Qui l'épousa. Sa vie changea, même la lune
Lui sourit ; la voyant sur la haute tribune
De l'État, le soleil lui fit un clin flagrant.
Femme de l'empereur, de tout faste entourée,
Rose - ô destin- fut couronnée et son époux
L'appela Joséphine, agnelle énamourée
Du jeune souverain, union savourée
Pendant plus de cinq ans sans se tâter le pouls.
Des arts et des jardins, sa passion première,
Elle devint la fleur du palais. Son mari,
Pour asseoir son pouvoir, voulut que sa rosière
Lui donnât l'héritier qui rendrait sa lumière
Éternelle ; désir, de majesté, nourri !
Mais l'enfant ne vint pas et ce fut le divorce !
La dame retirée en son château lointain
Tout refait, prenait soin, point ne bombant le torse,
De ses plantes. Perdant son éclat et sa force,
Elle mourut à Malmaison lors d'un matin.
Mohammed ZEÏD
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Par Flormed le 24 Octobre 2017 à 09:33
Delphine
Portrait de Delphine de Girardin (1804 -1855 )
fait par Louis Hersent peintre et graveur français (1777-1860)
«Quel bonheur d’être belle !» avait écrit Delphine.
Front clair, yeux lumineux, nez droit et bouche fine...
La fossette au menton invite le regard
À passer par le cou, sans jouer le bragard,
Pour aller découvrir les trésors que recèle
Le corsage hyalin d'où fuse l'étincelle
Du gracieux vallon très jaloux d'exhiber
Ses monticules frais dont le ciel vient nimber
Les sommets occultant leurs roses auréoles
Que désirent avoir gitanes et créoles.
De là, partir scruter ce que cachent la main
Et le bras orné d'or pour barrer le chemin
À l'œil concupiscent qui s'ouvre, se dilate,
Brille en voulant sonder la zone qui le flatte.
Hé, retiens-toi, rimeur! ce n'est la vénusté
Des appas qui prévaut mais, tu l'as dégusté,
Le fruit mûr de l'esprit. Cette éminente dame
À la plume de paon, tu sais de cœur et d'âme
Que Paris se souvient toujours de son salon
De nos jours, reconnu tel un brillant jalon
De l'histoire de l'art. Il dut voir, sous sa voûte,
Se rassembler des gens dont l'encre nous envoûte:
Gautier, Musset, Hugo, Lamartine, Janin
Marceline, Dumas, Balzac .. Pas un seul nain !
En prose comme en vers, ces géants magnanimes
Peuplent, depuis les bancs, de leurs écrits sublimes,
Nos mémoires. Hommage à celle qui les fit,
Sous son toit, se grouper pour l'énorme profit
De tous leurs successeurs y voyant des archanges
Qui méritent respects, estimes et louanges.
Mohammed ZEÏD
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Par Flormed le 16 Octobre 2017 à 19:42
La révolte du Caire, 21 octobre 1798
Anne-Louis Girodet-Trioson ,
peintre et graveur
français
(1767-1824)
La campagne d’Égypte, épisodes sanglants
Que le calame aigu de l'histoire du monde
Dut tracer à Guizeh, avec une encre immonde.
La plaine des sablons aux reflets aveuglants
La raconte à ce jour aux eaux du Nil qui gronde.
Le peintre Girodet, chargé par un certain
Denon, peignit fort bien la barbare tuerie :
Un hussard, sabre en l'air, oh! quelle brusquerie!
Se rue en tempêtant, bourré de chambertin,
Sur un serviteur nu, pour calmer sa furie.
Le pauvre esclave avait son maître presque mort
Sur les bras. Tout autour, corps éventrés, sans têtes,
Échines en débris...Horreur! ces âmes prêtes
À défendre leurs biens et quel que soit le sort
Que leur veut l'importun adorant les conquêtes.
Le gros canon rugit, l'épée et l'espadon
Rougirent dans les mains de la troupe françoise
Venue exterminer ces gens couleur d'ardoise
Soulevés, sur leur sol, pour qui tout abandon
Trahison se nommait. Là, nul ne s'apprivoise !
Confisquer leurs labours, les accabler d'impôts,
Pour asseoir, fortement, l'État venant de naître
Et donner un coup bas au voisin, le grand maître
Des océans et mers, le british dont les pots
De fer brisaient les bols terreux pour son bien-être
Nul avant vous n'a pu, les vaillants pharaons,
Dompter. Le fleuve bleu, sur sa terre déserte
Que la sombreur du soir guère ne déconcerte
Abreuvait des guerriers et non des machaons.
C'était courir, sans mors ni frein, à votre perte.
Voulant chasser l'envahisseur venu de loin,
Les insurgés étaient chez eux, dans leur mosquée,
Pour fixer la façon d'agir lorsque, piquée
Par le gros taon de la grandeur, de tout recoin
Surgit votre armada, de bombardiers, flanquée.
Octobre se souvient de son vingt-et-un, jour
Marqué de sang, jour où le ciel sans nuages
Dut se vêtir de noir, jour où, du mont des sages,
Des pieux et des saints jusqu'au tout dernier gour
Le deuil frappa les gens ayant vu ces carnages.
Mohammed ZEÏD
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