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Les Danaïdes
Les Danaïdes
John William Waterhouse
peintre britannique
( 1849 -1917 )
Le grand chef Bélos mort, à son fils Égyptos
Le trône est revenu. Voulant la péninsule
À lui seul, il priva son jumeau Danaos
De sa part. N'y voyant qu'une sale crapule,
Il s'enfuit pour aller sur le sol des aïeux
Se trouver un abri loin du frère odieux.
Mais rien n'y fit ! Le roi voulut que sa couronne
Brillât sur le pays, d'est en ouest, sans rival.
Il fallait que le bled entier : gens, flore et faune,
Lui fût obéissant, en plaine, mont et val.
Ses fils furent contraints d'épouser leurs cousines
Afin de s'emparer des régions voisines.
Le prince expatrié comprit le louvoiement.
Il parla, sans détour, à ses filles- cinquante
Fleurs- et les arma d'aiguilles pour dûment
Les leur planter aux cœurs, et l'armada piquante
Dut obéir sans coup férir, l'aînée à part.
Elle épargna Lyncée en jetant loin son dard.
Sain et sauf, le mari prit la fuite. Hypermnestre,
L'ayant aidé, s'en fut attendre son retour
À l'écart, préférant sa cachette sylvestre
Aux fastes des hauts-lieux, à l'ombre de la cour.
Il revint brandissant l'arme de la vengeance.
Il égorgea son oncle et son clan sans clémence.
Ensuite il épousa la femme qu'il laissa
En vie après avoir massacré les tueuses
De ses frères. Du coup, la querelle cessa
Et le couple vécut des amours fructueuses.
Ils eurent un enfant, Abas, le futur roi
D'Argos qui ne connut, dit-on, guère d'effroi.
Aux enfers Tártaros furent donc condamnées
Les assassines, là, châtiment éternel :
Remplir une grande urne avec des eaux glanées
Dans un puits caverneux pour leur fait criminel.
Le grand tonneau troué, peine des danaïdes,
Convenait-il assez à leurs âmes turpides ?
Les plumes, les pinceaux, de cet événement
Firent un objet d'art. Les mots et les peintures
Ont tous rivalisé pour produire amplement
Des œuvres, à nos jours, festivals de lectures
Et régals pour les yeux s'emplissant de beauté,
Récit toujours vivant malgré sa cruauté.
M.Zeid
Tags : danaïdes, châtiment, tonneau, caverneux, Lyncée, Égyptos, Hypermnestre
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Commentaires
bonjour cher med
C'est une merveille , une splendeur d'orfèvre
mes compliments
belle journée
bises
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Une leçon d'histoire à la fois belle fable,
Qui sait réaliser cet exploit en rimant
Au long de sept sizains mérite assurément
D'être couronné Tsar plutôt Prince affable !
Bonjour Flormed,
J'ai vraiment adoré ma lecture et je suis chaque fois un peu plus en admiration devant ton immense talent.