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Vieille femme endormie
Vieille femme endormie
Nicolas Maes (1632-1693)
Le poids des ans, guère et point, n'a de prise
Sur l'esprit qui, des mots, fait son bon vin.
Contemplez ces cheveux que l'âge grise
Et ces yeux clos sans relaxant nervin !
Voyez ces mains que le temps a marbrées
Et ce front clair ayant gardé son teint
Brillant dessous les rayures cendrées,
Œuvre des jours qu'approuve le destin !
Un bougeoir mort, une cruche, un vieux livre
Poudreux gisant sur les genoux, des clés,
Le tout sur fond de nuit... L'âme se livre
Au rêve si doux, loin des murs bouclés.
Mais d'où provient cette froide lumière
Que mal reçoit la Bible aux sombres traits,
Surplombant le carreau de dentellière
Dont les fuseaux ont perdu leurs attraits ?
Dormir ainsi, comme dans une geôle,
Après avoir connu de beaux printemps,
Est-ce déjà la fin qui vient, l'épaule,
Libérer des lourds faix déshydratants ?
Mohammed Zeïd
Flormed
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Commentaires
Bonjour Flormed,
Un tableau bien symbolique de la vieillesse qui songe entre lumière et obscurité... Que c'est bien dit !
Mes bravos.
Je t'embrasse.
Annie
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Un poème magnifique, empreint de sénérité, mais sa dernière strophe lui donne une tonalité bien sombre... Avec toute mon amitié.