• Stances nostalgiques

     

    Stances nostalgiques


    Loin de vos grands secrets, ô monts que j'aime tant
    Pour vos nuits qu'embellit le sourire lunaire
    Eclairant mon esprit, sur vos sommets, flottant ;
    Ma vie est un calvaire.

    Cet exil où se meurt de soif mon parchemin
    Que ne peut abreuver de ses larmes la plume
    Ayant crevé dans ce désert au reg carmin,
    Dans un cloître, m'inhume.

    Pourrais-je un jour revoir les versants et coteaux
    Où ma jeunesse dut, dans la gaîté, s'éclore
    Parmi les prés, les rus, les lacs, les boqueteaux
    A l'ample et riche flore ?

    Irais-je un soir puiser mes mots dans la fraîcheur
    De ton vent charriant le parfum de lavande
    Vers l'herbeuse vallée, en faisant le marcheur
    A l'âme révérende ?

    O mon bled adoré, ton ciel est sans pareil :
    Magique quand jaillit du noir est ton aurore.
    Aurais-je à me remplir les yeux du beau réveil
    Du jour levant son store ?

    Sublime est ton coucher zébrant de rouge clair
    Les crêtes que la nuit vient couver sous sa tente
    Dont les célestes fleurs, d'aise, font flûter l'air
    Dans la forêt dormante !

    Vivrais-je une soirée au rai d'un feu de bois,
    Auprès de la moitié de mon cœur qui la pleure
    Chaudement en rimant sa misère aux abois,
    Sans arrêt, à toute heure.

    O supplice, ô chagrin, serais-je condamné
    Par le sort à finir au fond d'une fournaise
    Arrachée aux enfers pour avoir profané
    Une félonne ascèse ?

    Ce sont leurs us de fous, qui m'ont causé du tort ;
    Aussi dus-je quitter leur sol et leur science
    Que j'ai dû désigner de talisman pour mort,
    Contraire à mon essence.

    J'ai déguerpi des lieux pour changer d'horizon
    Mais c'est au pays que je vis par la pensée
    C'est là-bas que je vois ma dernière maison
    D'eau de rose encensée.



     

    Mohammed Zeïd

    Flormed


    « Délire d'un soir.Ma visiteuse du soir »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 2 Novembre 2014 à 13:41

    Un poème superbe sur les affres de l'exil, très cher ami ! Avec toute mon amitié.

    2
    Dimanche 2 Novembre 2014 à 20:43

    Que c'est touchant Flormed et combien je ressens tes mots...

    Je suis une déracinée, c'est difficile de ne pouvoir vraiment s'intégrer, tes mots pour le dire sont superbes dans leur douleur...

    Bises.

    Annie

    3
    Lundi 3 Novembre 2014 à 06:19

    Merci à vous deux

    Stellamaris et Annie

    Amitiés

    4
    véronique benzazon
    Lundi 3 Novembre 2014 à 14:24

    bonjour cher med

     

    tu nous dévoile un splendide poème , quelle émotion ruisselante entre tes vers, un grand merci de ce partage

     

     

     

    toutes mes amitiés

     

     

     

    iris

    5
    Lundi 3 Novembre 2014 à 17:45

    Merci Véronique

    Tu es adorable

    6
    Samedi 3 Janvier 2015 à 08:33
    venusia

    je découvre ce texte et sa tristesse me fait mal


    des mots qui marquent l'âme


    merci de ce partage


    bises amitié

    7
    Mercredi 7 Janvier 2015 à 17:46

    Merci Vénusia

    Ce poème est mon préféré.

    8
    nilsa704
    Samedi 4 Avril 2015 à 09:33

    Bonjour Flormed. Beau mais triste poème mais j'aime... 

    Amitiés, bonne journée

     

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter