• Peinture de Claudie avec son aimable autorisation

    L'enfant à la poupée

    Serrant contre son cœur sa poupée insensible
    À sa douleur, l'enfant aux yeux d'obscurité
    Laisse couler un pleur amer mal abrité
    Sous ses cils flamboyant par un chagrin pénible.

    Il est là, muet, sourd, abattu par un sort
    Que ne peut supporter son âme encor fragile.
    Pour quel mal est puni ce frais bourgeon d'argile ?
    Non!, ! il est pur, si pur qu'il n'a commis de tort.

    N'est point humain qui voit larmoyer un tel ange
    Sans s'affecter ! Ô vie, as-tu plongé ta dent
    De venin dans sa chair, lui qui, sans confident
    Autre que son joujou, paraît d'un air étrange ?

    Pardon, Claudie, un vers, si scrupuleux soit-il,
    Ne peut décrire au mieux ton Art car ta palette
    Dépasse de très loin la boîte du poète ;
    Serait-il possesseur d'un grand talent subtil.




    Mohammed Zeïd


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  • La mariée

    Peinture de Claudie publiée sur Poésis


    Elle voit s'approcher sa nuit, l'âme enflammée.
    Le feu d'Éros la fait penser au bel instant
    Où les yeux ébaudis de son prince exultant
    Verront, de ses appas, la fraîcheur tant aimée.

    La paisible splendeur du toit les abritant
    Lors du soir attendu, sa douce voix pâmée,
    Collée au corps chéri, sa passion calmée,
    La feront s'envoler, le plein bonheur quêtant.

    Robe, écharpe, bijoux ajoutent à sa grâce
    Le reflet d'un soleil vespéral qui l'embrasse
    De ses rais d'or en brillantant son front pensif.

    Leste est la main qui fit jaillir de la palette
    Cette beauté hors pair d'aguichante starlette.
    À croquer, ce doux fruit du bel art expressif !



    Mohammed Zeïd


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  • L’étudiant assis à la table


    Rembrandt Harmenszoon van Rijn
    (15 juillet 1602- 4 octobre 1669)

    À la blême lueur d'une maigre bougie
    Contre la nuit luttant, l'étudiant pensif,
    Laisse errer dans le noir son regard évasif
    Oubliant et les mots et leur blanche magie

    Une main à la tempe et l'autre à l'accotoir
    Agrippée, il a l'air, tels ses recueils fossiles,
    De vouloir subjuguer les lettres indociles
    D'un art dont le chemin finit sur un butoir.

    Sieur van Rijn, avait-il vécu cette posture
    Qu'il fit consciemment rejaillir d'un passé
    Ténébreux où le livre était cadenassé
    Sauf au disciple élu, révérant la culture ?

    Le clair trop amoindri, le sombre amplifié
    Captivent mon regard. Cette toile à l'eau forte,
    Dont j'admire les traits, fait poindre une cohorte
    De mots en mon esprit, et c'est justifié !

    Regardez, dans les yeux, cet être qui médite
    Vous saurez  sûrement qu'il est tout absorbé
    Par son cours doctrinal  qui n'est point perturbé.
    Hommage t'est rendu, peintre de grand mérite !




    Mohammed Zeïd


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  • L'Indienne au regard mystérieux

     

     peinture/Claudie 

    Peinture de Claudie , publiée sur Poésis

    Quel attrait peut avoir le royal diadème
    Étalant sa splendeur sur le timide front
    Si n'était ce regard ? Ce serait un affront
    À l'art si l'on ne voit la lumière suprême
    De ces iris dont la magie aurait un front
    De bataille sorti de la mortelle flemme.

    Ô mystère celé derrière ces cils noirs,
    Abyssal, absolu, t'éclaircir par des rimes
    C'est fureter, en vain, à travers les sublimes
    Faites d'une montagne infinie où, les soirs,
    Rejaillissent les voix des plus profonds abîmes
    Pour conter la beauté des filles des manoirs.

    Mais quelle vénusté, si pimpante soit-elle,
    Eut ce miel de tes yeux dont la pure clarté
    Ferait blêmir de honte un vif soleil d'été ?
    Révérence à Claudie ayant peint une telle
    Grâce où sont mariés pudeur et piété
    Que dissimule peu le foulard sans dentelle.




    Mohammed Zeïd


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  • Peinture (huile sur toile) réalisée  à partir d'une photo par Claudie que je remercie

    de m'avoir permis de publier sa création ici



    La danseuse indienne

    Foulant le sable fin, la danseuse indienne
    Exhibe la beauté de son corps gracieux
    Qu'enrobe son sari. Dominant mers et cieux,
    Elle se veut, de leurs trésors, bonne gardienne.

    L'écume de la vague effleure les anneaux
    À ses pieds nus et l'air marin s'aromatise
    À l'ambre de sa tresse et la fleur de cytise
    L'ornant en nœud ferait plier cent tyranneaux.

    La ceinture à sequins, le foulard en écharpe,
    Le serre-tête noir tout de bijoux perlé,
    Vous diront:« Pour son art, les flots ont déferlé.»
    Son sein ferait un saint bailler telle une carpe.

    Honneur à cette dame ayant peint ce tableau
    Pour l'offrir à nos yeux raffolant d'élégance
    Que doit émerveiller la si noble prestance
    De cette néréide ondoyant hors de l'eau.




    Mohammed Zeïd
    Flormed


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