La belle dame sans merci*
Walter Crane
artiste anglais.
(1845-1915)
Ce chevalier, héros à l'allure élégante,
Rencontre, dans un bois, par un jour radieux
Une dryade qui, sur-le-champ,son cœur hante.
Fou de ses cheveux d'or, des éclairs de ses yeux,
Il lui parle, espérant, par son air sérieux,
La conquérir, bien sûr, en faire sœur de l'âme
Au nom d'un grand amour que bénissent les cieux
Un amour dont jamais ne s'éteindra la flamme.
-"Beau discours! " siffle-t-elle en lançant un regard
Profond, fort expressif, chargé de méfiance
Vers ce jeune qu'a mis, sur son sol, le hasard.
.-"La loyauté, dit-il, je l'ai dès la naissance
Guère je ne pourrais trahir! Ce que j'avance
Est aussi vrai que mon cheval est un pur sang
Et que je sers mon bled en prêtant allégeance
J'ai des bras de guerrier, ne vois-tu pas mon rang ?"
-"Ton métier est ainsi ; l'amour, c'est autre chose,
Réplique calmement la belle à l'air hautain,
Et d'ajouter: l'amour s'ouvre comme une rose
Au soleil et sourit... L'ivresse du matin
Ne peut durer longtemps! Il brûle son satin
La laissant se faner, le soir. Que de victimes!
Qui tombe dans les rets des mots est un crétin
Qui voit de la clarté dans les sombres abîmes.
-"Je comprends, Diana vit toujours parmi nous,
Remets-moi mon cheval, encor longue est ma route!
Je m'en passe de toi, je trouverai plus doux
Que tes cheveux, que tes appas, oh! je n'en doute.
Tu n'es la seule fleur éclosant sous la voûte
Je ne peux supporter ton indomptable orgueil
Et te dis, sans rougir, ce péché me dégoûte.
Reste-la, solitaire, à moisir sur ton seuil.
M.Zeid
23-10-2019
bjnb
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*Poème inspiré par une ballade d'Alain Chartier :
"La Belle Dame sans mercy" est un long poème de 800 vers" (octosyllabes) ,
pour lire cette œuvre
→ wikipédia texte intégral en français du XVè siècle.
Tout ce qui brille, en fait, n'est pas toujours en or
Dans un bel écrin peut luire une pacotille
Mais tes vers sans défaut sont bien un vrai trésor
Zyeutant chaque bijou j'ai le coeur qui frétille !
Bonsoir Flormed,
Pas très avenante cette belle demoiselle mais assez pour susciter deux oeuvres parfaitement grandioses !