• Le naufrage



    Artiste:Claude Joseph Vernet (1714- 1789)  
    peintre, dessinateur et graveur français,
    célèbre pour ses marines.



    Sous un ciel tout de noir vêtu
    Déchiré par des feux jaillis de la Géhenne,
    La mer, qu'un vent rageur, têtu
    Cingle sans fin, contient ses vagues avec peine.

    Le bateau se laisse engloutir
    Après avoir cédé sa voile à l'effroyable
    Trombe voulant anéantir
    La vie en cet endroit devenu pitoyable.

    Les pauvres marins, éjectés
    Sur les rochers, ont l'air de diligents fantômes
    Par la tempête suspectés
    D'être des avortons de je ne sais quels gnomes.

    On les voit se briser les reins
    Pour sauver maints objets aussi lourds que futiles :
    Des fûts et d'énormes écrins !
    Ah! l'argent asservit les peuples mercantiles !

    Ô Vernet, gloire à ton pinceau
    À ton Art de créer, faisant que la palette,
    Du sombre, tire un clair faisceau
    Irisant les clins d'œil que fait chaque tablette.



    Mohammed Zeïd
    Flormed


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  • Alphonse de Lamartine




    Artiste : Henri Decaisne (1799 - 1852)

    Ô chantre de l'amour, ton heureux lévrier
    Du regard te fixant, cherchait-il en ton âme,
    Pour y goûter, le pur, le céleste dictame
    Dont tu daignais remplir ton auguste encrier ?

    Ta plume fit reluire, au fil de ta pensée,
    L'horizon bleu des vers admirés par Victor
    Qui déclama tes mots de sa voix de stentor
    Ravi qu'il fut par leur beauté bien cadencée.

    L'autre limier, flairant dans le vent la senteur
    De l'encens que fleurait ton étoffe royale,
    Espérait, queue en l'air, de ta paume loyale,
    Une longue caresse, une tape en douceur.

    Ton bel accoutrement, digne de ta sveltesse,
    Dut astreindre le peintre à sortir tout son art
    Pour accorder la vie à ce fruste savart
    Qui, du coup, par ta grâce, oublia sa tristesse.

    Le ciel, si gris soit-il, point ne put obscurcir
    Le recueil où "Le lac", en effleurant ses rives,
    Parlait à la forêt, aux jardins et leurs grives,
    Aux monts bravant le temps n'osant les amincir.

    J'applaudis en rythmant : gloire à Henri Decaine,
    À son pinceau doré qui nous permit de voir
    Le maître de la lyre ayant, son bon savoir,
    Légué, sans rien celer, à toute âme sereine.



    Mohammed Zeïd
    Flormed


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  • Alphonse de Lamartine




    Artiste : Henri Decaisne (1799 - 1852)

    Ô chantre de l'amour, ton heureux lévrier
    Du regard te fixant, cherchait-il en ton âme,
    Pour y goûter, le pur, le céleste dictame
    Dont tu daignais remplir ton auguste encrier ?

    Ta plume fit reluire, au fil de ta pensée,
    L'horizon bleu des vers admirés par Victor
    Qui déclama tes mots de sa voix de stentor
    Ravi qu'il fut par leur beauté bien cadencée.

    L'autre limier, flairant dans le vent la senteur
    De l'encens que fleurait ton étoffe royale,
    Espérait, queue en l'air, de ta paume loyale,
    Une longue caresse, une tape en douceur.

    Ton bel accoutrement, digne de ta sveltesse,
    Dut astreindre le peintre à sortir tout son art
    Pour accorder la vie à ce fruste savart
    Qui, du coup, par ta grâce, oublia sa tristesse.

    Le ciel, si gris soit-il, point ne put obscurcir
    Le recueil où "Le lac", en effleurant ses rives,
    Parlait à la forêt, aux jardins et leurs grives,
    Aux monts bravant le temps n'osant les amincir.

    J'applaudis en rythmant : gloire à Henri Decaisne,
    À son pinceau doré qui nous permit de voir
    Le maître de la lyre ayant, son bon savoir,
    Légué, sans rien celer, à toute âme sereine.[/color]



    Mohammed Zeïd
    Flormed


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  • Alphonse de Lamartine




    Artiste : Henri Decaisne (1799 - 1852)

    Ô chantre de l'amour, ton heureux lévrier
    Du regard te fixant, cherchait-il en ton âme,
    Pour y goûter, le pur, le céleste dictame
    Dont tu daignais remplir ton auguste encrier ?

    Ta plume fit reluire, au fil de ta pensée,
    L'horizon bleu des vers admirés par Victor
    Qui déclama tes mots de sa voix de stentor
    Ravi qu'il fut par leur beauté bien cadencée.

    L'autre limier, flairant dans le vent la senteur
    De l'encens que fleurait ton étoffe royale,
    Espérait, queue en l'air, de ta paume loyale,
    Une longue caresse, une tape en douceur.

    Ton bel accoutrement, digne de ta sveltesse,
    Dut astreindre le peintre à sortir tout son art
    Pour accorder la vie à ce fruste savart
    Qui, du coup, par ta grâce, oublia sa tristesse.

    Le ciel, si gris soit-il, point ne put obscurcir
    Le recueil où "Le lac", en effleurant ses rives,
    Parlait à la forêt, aux jardins et leurs grives,
    Aux monts bravant le temps n'osant les amincir.

    J'applaudis en rythmant : gloire à Henri Decaisne,
    À son pinceau doré qui nous permit de voir
    Le maître de la lyre ayant, son bon savoir,
    Légué, sans rien celer, à toute âme sereine.



    Mohammed Zeïd
    Flormed


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  • Les mangeurs de pommes de terre



    Vincent Willem van Gogh (1853 - 1890)


    Sous les rayons blafards diffusés du plafond
    Par une lampe à chapeau, sans verre,
    Les braves paysans, tout fiers, se satisfont.
    De café noir et pommes de terre

    Le peintre, soucieux de nous faire saisir
    Que ces petites gens au teint ocre
    Aiment manger avec les doigts pour le plaisir,
    Fait fi de tout esprit médiocre !

    Leur joie est d'être ensemble à table en ce logis
    Étroit où le seul relent qui flâne
    Sous le vétuste toit est celui d'un mégis,
    Mais ils sont heureux dans leur cabane.

    Ils ont hersé, bêché, sarclé...Que de sueur
    Afin de rendre le sol arable !
    Se gaver de sa main, voilà le grand honneur,
    Même si l'habit est misérable !

    Dans le calme du soir, ils écoutent le chant
    Du vent, le hurlement d'une louve,
    L'aboi d'un chien, le cri d'un grillon se cachant
    Dans un pâtis tapissé de flouve...

    La vie est, disent-ils, une chaîne d'efforts
    Aux maillons ne demeurant solides
    Que si, du sol fécond, ils nourrissent leurs corps
    En gardant au ciel leurs fronts livides.



    Mohammed Zeïd
    Flormed


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