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Par Flormed le 6 Décembre 2016 à 12:48
Pitié, je crève !
Les larmes sur ta joue ont l'air d'une rosée
Que le matin fait luire et rouler sur les blancs
Pétales d'une fleur que la brise a baisée
En parcourant, du mont, les majestueux flancs.
Te voir pleurer me fait souffir. Mon cœur qui rêve
De t'enrober de joie, endurerait d'un glaive
Mille coups mais ne peut supporter que soulève
Ton sein quelque soupir par un chagrin jeté
Sur ta vie à son aube. Ô ma douce sylphide,
N'abîme pas tes yeux car ton regard splendide
Éclaire mon chemin qui deviendrait aride
Et ma lyre mourrait pour fuir sa pauvreté.
N'avions-nous pas juré de vivre la folie
De l'âge des amours jusqu'au dernier instant
Ici-bas ? Tu ne peux l'oublier, ma jolie!
La forêt, la montagne et le vent répétant
Nos chants ont souvenir de nos belles soirées ;
La lune caressait tes étoffes moirées
De ses rayons laiteux ; les étoiles parées
De brillants se miraient dans tes iris joyeux.
Revois ce beau passé dans le bois aux délices
Où nous avions bâti le nid où les caprices
Que je faisais t'ouvraient le ciel des cantatrices
Fredonnant gaiement un air mélodieux.
Ta bajoue, ô Faty, tes pleurs l'ont arrosée
Beaucoup plus qu'il n'en faut de leurs filets brûlants
Je t'en supplie, assez! L'affre que m'a causée
Ton chagrin est un vent aux souffles désolants
Qui s'en prend à mon cœur, grille toute sa sève
Tes sanglots m'ont talé ; pitié, je crève !Mohammed ZEÏD
Rendez-vous à POÉSIS pour y découvrir une fiche explicative sur la balladette.
6 commentaires -
Par Flormed le 29 Novembre 2016 à 18:42
Toi mon nid !
Ô mon nid, ta douceur par le ciel éclairée
Voulut que soit ma vie un charme pénétrant
Aussi dus-je t'aimer. Mon âme libérée,
En ton sein, ne connut de cauchemar frustrant.
Seulement quatre murs tout empreints de tendresse,
Et le courant des jours tel un ru de bonheur
Fit couler tant de bleu sur le fil de l'ivresse
Qu'une rose sourit au soleil butineur.
Ô mon logis, ton nom, même si je te quitte,
Restera, bien scellé dans les tréfonds du cœur.
Je te verrai partout, horizon sans limite,
Tel un reflet tracé par un subtil croqueur ;
Si notre ami le vent berce les amours mortes,
Il sait aussi souffler les vieux airs d'autrefois,
Il les met en chanson, les glisse sous les portes
Connaissant les secrets des nouveaux villageois !
Ni le jour, ni la nuit, ni le cours des années
N'auront d'effet nocif sur ton éclat charmant
Qui sera mon complice au temps des fleurs fanées
Et lors des amples soirs du grésil endormant.
Le printemps bénira nos heures vagabondes
Et je me souviendrai de chaque cri d'oiseau
Que la vieille pendule à toutes les secondes
S'amusait à calquer de ses doigts en fuseau.
Le bel été fera scintiller tes verrières
Et tu prendras l'aspect d'un beau château royal
Que berceront les chants des nymphes des lisières
Sous un ciel étoilé, la lune ouvrant le bal.
Quand le noir fermera les cils de cette histoire,
Nous confierons les clefs de notre portillon
À celui qui, sans bruit, regagnant l'écritoire
Aura su réveiller ballade et carillon !
8 commentaires -
Par Flormed le 4 Novembre 2016 à 09:38
À chacun son chemin.
On ne lit pas ; on s'ébahit devant les nus.
Images et photos, tableaux et pellicules,
Étalages d'appas...Gaspillez vos pécules
Afin de vous gaver de clichés inconnus !
L'amour virtuel a, sauf chez les abstenus,
Son azur, son envol, ses jolis crépuscules
Et ses intimes soirs où les plâtrés hercules
Déchaînent aux écrans leurs esprits malvenus.
Les vils éclairs ont détrôné les belles lettres.
Le papier, inhumé, n'ouvre plus ses fenêtres
Donnant sur les jardins des arts éducateurs.
C'est l'ère du néon; ça brille, ça clignote.
Fi donc si vous muez en tête de linotte !
Je suis le bon chemin des antiques lecteurs.Mohammed Zeïd
10 commentaires -
Par Flormed le 23 Octobre 2016 à 11:11
Promenade
La vie herbe des champs et la joie une fleur.
Que faire alors : m'étendre ou cueillir l'anthyllide
Qui sourit au soleil ? Cette grâce a valeur
D'or à mes yeux que je repais de ciel limpide.
Non, je n'ose infliger quelque horrible douleur
À ce joyau brillant dans l'air encor humide !
Au loin, s'entend le cri d'un gai bouvreuil siffleur.
Je réponds à l'appel. Mon esprit se débride.
Un arbre s'étirant de tous ses rameaux verts
M'invite à m'éjouir, à son ombre, des vers
Du Maître, en feuilletant " Les chants du crépuscule".
"La pauvre fleur" me fit plonger dans un penser
Si noir que pas un rai ne peut le transpercer.
La nuit vient recouvrir les bois du monticule.Mohammed ZEÏD
Flormed
10 commentaires -
Par Flormed le 24 Février 2016 à 19:14
1-Forme à l'anglaise →ABCABC - DBCDc
Lever blafard.
Un soleil maladif répand sa chevelure
Sur le versant boisé du mont silencieux
Dont toute vie a fui le vilain gel mortel.
Les pâtis, encor nus, montrent une gelure
Que ne peut adoucir le sourire des cieux
Ignorant et les gens et leur maigre cheptel .
Le jour paraît enfin sur le pays qui fume
De tous ses toits de zinc. Un vent malicieux
Fait gémir la forêt où niche un vieux castel
Inhabité, dardant au ciel son gris costume :
Vétuste œuvre au pastel.
2-Forme à la marotique→ABA-ABA-CCd-EEd
Le mendigot
Un gros sac sur le dos, un bâton à la main,
Savates et haillons, le mendigot trottine,
Sans jamais s'écarter de son obscur chemin.
Depuis qu'il a perdu son seul frère germain,
Il vit dans le gourbis d'une femme crétine
Que l'on voit rarement trimbaler son gamin.
Le soir venu, l'aveugle, ayant rempli sa couffe,
S'en va muet, portant des kilos de malbouffe,
Vers son trou.
Dix ans à se mouvoir de la rue à la couche
On le dirait une ombre avecques sur la bouche
Un verrou.
3-Forme à la française→ ABA-ABA-CCd-EdE
Pense à ta fin, mortel !
La vie est à mon sens un songe fabuleux
Dont la mort vient un jour effilocher la trame
Et l'on s'en va dormir au fond d'un sol sableux.
Fleurs et pleurs, oraison, ciel clair ou nébuleux
Puis c'est l'oubli total. L'épitaphe en cérame
Se laisse dévorer par des buis spinuleux.
On est tels des châteaux de sable fin que l'onde
Aux remous écumeux, en moins d'une seconde,
Démolit.
Et l'on part, bras croisés, pieds liés, se dissoudre
Dans un lit
Froid, à l'écart, où le linceul doit se découdre.Mohammed Zeïd
►Pour vpoir une fiche sur ce type de sonnet, visitez ce site
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