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Pitié, je crève !
Pitié, je crève !
Les larmes sur ta joue ont l'air d'une rosée
Que le matin fait luire et rouler sur les blancs
Pétales d'une fleur que la brise a baisée
En parcourant, du mont, les majestueux flancs.
Te voir pleurer me fait souffir. Mon cœur qui rêve
De t'enrober de joie, endurerait d'un glaive
Mille coups mais ne peut supporter que soulève
Ton sein quelque soupir par un chagrin jeté
Sur ta vie à son aube. Ô ma douce sylphide,
N'abîme pas tes yeux car ton regard splendide
Éclaire mon chemin qui deviendrait aride
Et ma lyre mourrait pour fuir sa pauvreté.
N'avions-nous pas juré de vivre la folie
De l'âge des amours jusqu'au dernier instant
Ici-bas ? Tu ne peux l'oublier, ma jolie!
La forêt, la montagne et le vent répétant
Nos chants ont souvenir de nos belles soirées ;
La lune caressait tes étoffes moirées
De ses rayons laiteux ; les étoiles parées
De brillants se miraient dans tes iris joyeux.
Revois ce beau passé dans le bois aux délices
Où nous avions bâti le nid où les caprices
Que je faisais t'ouvraient le ciel des cantatrices
Fredonnant gaiement un air mélodieux.
Ta bajoue, ô Faty, tes pleurs l'ont arrosée
Beaucoup plus qu'il n'en faut de leurs filets brûlants
Je t'en supplie, assez! L'affre que m'a causée
Ton chagrin est un vent aux souffles désolants
Qui s'en prend à mon cœur, grille toute sa sève
Tes sanglots m'ont talé ; pitié, je crève !Mohammed ZEÏD
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Tags : pleurs, cœur, rosée, aube, délices
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Commentaires
J'aime beaucoup ce poème plein de sensibilité et de tendresse. Voir pleurer sa belle est tout aussi difficile à supporter que voir pleurer son amoureux. Les larmes ne devraient toujours être que de joie.
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Mercredi 7 Décembre 2016 à 12:44
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Bonjour cher Flormed,
Décidément Flormed tu me touches au plus haut point avec cette balladette d'une extrême sensibilité et d'une écriture plus que parfaite ....
Tu es un véritable troubadour, de ceux que l'on ne rencontre plus aujourd'hui.
Mille bravos et mes tendres amitiés.
Annie
Merci Annie !
Tes mots sont un arôme moral qui m'enivre tout en exigeant
de l'humble serviteur de Prosodie que je suis
plus de courage afin de continuer sur les chemins épineux
de la poésie classique.