• Monde à deux faces.

    Monde à deux faces

    Quels souvenirs gardera cet enfant
    Mal nourri, mal vêtu, qui voit sa ville
    Se défoncer sous les obus truffant
    De sang ses murs épars? Chef imbécile
    Qui se plait tellement à voir ses chars
    Vomir la mort pendant que, lui, d'achars
    Il s'emplit le bedon, crie et jubile.

    Ailleurs, la joie! on attend le traîneau,
    Sapin brillant près de la cheminée,
    Mets succulents et bon vin en tonneau,
    Puis la bombance est gaîment terminée
    Par un air ambrosien qui fait frémir
    De volupté les yeux prêts à dormir
    Dans un lit rose à lueur satinée.

    Et les menteurs, tassés dans les fauteuils
    Dorés, perlés, fardent leurs verbiages
    De paix, de droits, n'ayant cure des deuils
    Que répandent les tanks dans leurs sillages.
    Existe-t-il un mot pour désigner
    Ces fous pourris que l'on voit se baigner
    Dans les mers d'or, récoltes des pillages.

    Ô pauvre Fahd que l'on fait trépigner
    Dans la gadoue, un jour, leurs attelages
    Maudits, devront, sans nul coin épargner,
    Démolir leurs cités tels mille orages.

     

    Mohammed ZEÏD

    Le sirvente, voir fiche sur POÉSIS

    « Pitié, je crève !En gardant le troupeau. »

  • Commentaires

    1
    Samedi 17 Décembre 2016 à 17:59

    Vous avez résumé en de beaux mots les maux de la terre en opposition à la magie des fêtes et aussi sa superficialité. Merci

      • Samedi 17 Décembre 2016 à 20:42

        Merci Marie.

        Le monde, me semble-t-il, galope vers sa fin.

        «La guerre, et encore la guerre !» disent ceux qui se croient à l'abri;

        qu'ils se détrompent car ils vivront sûrement ce qu'ils font subir aux autres.

    2
    Samedi 17 Décembre 2016 à 20:42

    Bonsoir bien cher Flormed,

    Quel cri du cœur ! Je te félicite cher poète car tu dis de si belle manière ce qui nous révolte.

    Je passe sur Poésis dès que je le peux pour découvrir cette forme que je ne connais pas mais je suis épuisée ce soir.

    Merci pour tous ces gens qui souffrent et à très bientôt.

    Je t'embrasse.

    Annie

     

      • Dimanche 18 Décembre 2016 à 15:09
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Dimanche 18 Décembre 2016 à 09:30

    bon dimanche cher med

    un poème excellent qui dénature le monde occidental , que tu as eu raison d'y notifier ta belle plume sur ce carnage plus que outrancier !

    merci de nous offrir une nouvelle forme

    toutes mes amitiés , belles pensées 

      • Dimanche 18 Décembre 2016 à 15:19

        Le sirvente est une forme du XII è siècle.

        Je t'enverrai la fiche par mail sur ton blog.

        j

         

    4
    Derdour Ahmed
    Lundi 19 Décembre 2016 à 11:54
    Une vérité tellement réellement vécue par le Monde de nos jours qu'en la lisant on se sent inculper de voir la détresse, la mort, la catastrophe ruiner des centaines de milliers de famille sans pouvoir faire quelque chose pour arrêter cette sauvagerie, honteuse des soit-disant chefs humains dont leur souci n'est comme tu l'as si bien signalé: ""Ces fous que l'on voit se baigner Dans les mers d'or, récoltes de pillage."" Merci bien
      • Lundi 19 Décembre 2016 à 17:04

        Merci Ahmed.

        Il faut  avoir en horreur ces guerres où tous les crimes sont permis.

        De quelle humanité osent parler ceux qui voient des milliers d'enfants

        sans abri, sans pain, sans eau,sans parents,

        puis s'en vont choisir de beaux cadeaux à offrir à leurs bambins

        en cette fin d'année ?

        De quelle paix discourt-on alors que des villes entières

        partent en fumée et poussière ?

         

         

    5
    Stellamaris
    Lundi 19 Décembre 2016 à 17:48
    Stellamaris

    Quelle force dans ce superbe poème, très cher ami ! Avec toute mon amitié.

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter