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Petit mendiant.
Petit mendiant.
Fernand Pelez peintre français (1843-1913).
Las de courir la rue afin d'y récolter
De misérables sous en vendant des fleurettes,
Il s'abat près d'un mur, sans compter les cueillettes
Sans valeur qu' il a pu rudement collecter.
Ses guenilles de gueux, ses pieds nus et sa caisse
Vous diront son malheur de garçon indigent.
Sa bouche bée indique à tout cœur indulgent
Qu'il a besoin de soins, qu'il vit dans la détresse.
À quoi peut-il rêver dans son profond sommeil ?
Il n'a pas de parents, pas d'amis, pas de gîte.
Il est seul, démuni, Le ciel noir qui l'abrite,
Ne voit-il pas ses yeux dénués de soleil ?
La vie, aux uns, a tout donné -mauvais partage-
Aux autres, trois fois rien. Parler d'égalité
Est une fourberie, un bobard débité
Par les pourris ventrus à l'ingrat caquetage.
Des sans-abris, des affamés, des mendiants...
Partout, que font ces gens adorateurs les chaires?
Ils s'engraissent, pardi! Les sièges aux enchères
Et les peuples, brouteurs de riens humiliants.
La plume et le pinceau n'ont cessé de se plaindre
Mais l'oreille bouchée et l'œil voilé des chefs
Se vautrant dans les ksour ou les pompeuses nefs
N'ont cure de leurs cris car n'ayant rien à craindre.
Oh! que dis-je ? La mort surviendra les vêtir
Du linceul mal cousu. L'enterreur, de sa pelle,
Les couvrira de terre. Eh, oui ! la fosse appelle
Et l'ange noir, jamais il ne rate son tir.
M. Zeid
31-08-2019
Tags : mendiant, nus, sommeil, rêve, gueux, pourris
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Commentaires
Bonjour cher Flormed,
Que ce poème est touchant de triste vérité et de beauté artistique ! Que ce poème est superbement bien écrit ! J'aurais, encore une fois, aimé l'écrire mais ma plume est une sauvageonne !
Je t'embrasse.
Annie
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Mercredi 30 Octobre 2019 à 12:45
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Mercredi 30 Octobre 2019 à 12:52
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Merci cher Flormed pour ces cadeaux précieux ! A poursuivre en effet !
Bonne et douce nuit.
Annie
Cher Maître,
Je suis toujours partante pour une de tes leçons et si tu le fais rimes je suis encore plus enthousiaste !
Bonne soirée et gros bisous
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Voilà des jours durant que vainement je planche
Sur ce théme offensant pour qui ressent assez
D'élan d'humanité. Lisant tes vers je flanche
L' un veut s'exclure au rien, l'autre tout entasser !
Bonjour Bizak,
C'est un véritable chef d'oeuvre et je rêverais d'être capable d'atteindre même un tiers de ta puissance poétique
Je t'embrasse
Laisse ta plume, abreuvée à l'encrier de ton cœur,
Semer les mots qui verront s'épanouir leur couleur
Telles des fleurs dans un pré que le soleil, en douceur,
Caresse de ses rayons, pour l'œil, charmant séducteur.