• Le petit colporteur endormi.


    Le petit colporteur endormi.



    Jules Bastien-Lepage, peintre de la Lorraine, (1848- 1884).

     ♦

    Las de fouler le sol, il ôte ses souliers ;
    À ses orteils meurtris, donnant une relâche,
    Et s'affaisse illico dès qu'il se déharnache
    Du faix qui crèverait tout un corps de rouliers.

    Il s'endort, dos au mur, son bâton sur le bide,
    Une jambe en levier et l'autre aplatissant,
    En quête de chaleur, son chien se délassant
    Comme lui, dégoûté de montrer sa peau vide.

    Le banc désert, témoin muet de leur torpeur,
    Fait fi de leurs yeux clos dont le sommeil écluse
    Les rus de larmes qui, fuyant le jour d'où fuse
    La blessante clarté, déferlent en leur cœur.

    Ô Jules, ton pinceau, peintre de la Lorraine
    Pourrait-il s'infiltrer dans l'esprit morfondu
    De cet enfant si beau que la vie a tondu  
    Ratissé jusqu'à l'os, noyé dans la déveine?



    Mohammed Zeïd
    Flormed

    « Charles BaudelaireLa soupe du vieux faucheur »

  • Commentaires

    1
    Samedi 24 Janvier 2015 à 11:41

    bonjour cher med

     

    quelle émotion de lire tes beaux vers avec ce tableau où la misère s' y étale

    merci de ce partage

     

    excellente journée 

    2
    Samedi 24 Janvier 2015 à 20:14

    Flormed,

    C'est touchant, très touchant et si bien dit !

    Que ce tableau est beau entre l'enfant et l'animal, je craque pour cette triste beauté dans sa naïveté enfantine et canine : deux êtres laissés à eux-mêmes.

    Bravo et bises.

    Annie

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    3
    Vendredi 6 Février 2015 à 15:31

    Merci à vous Véronique et Annie

    bises poétiques

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