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La révolte du Caire, 21 octobre 1798
La révolte du Caire, 21 octobre 1798
Anne-Louis Girodet-Trioson ,
peintre et graveur
français
(1767-1824)
La campagne d’Égypte, épisodes sanglants
Que le calame aigu de l'histoire du monde
Dut tracer à Guizeh, avec une encre immonde.
La plaine des sablons aux reflets aveuglants
La raconte à ce jour aux eaux du Nil qui gronde.
Le peintre Girodet, chargé par un certain
Denon, peignit fort bien la barbare tuerie :
Un hussard, sabre en l'air, oh! quelle brusquerie!
Se rue en tempêtant, bourré de chambertin,
Sur un serviteur nu, pour calmer sa furie.
Le pauvre esclave avait son maître presque mort
Sur les bras. Tout autour, corps éventrés, sans têtes,
Échines en débris...Horreur! ces âmes prêtes
À défendre leurs biens et quel que soit le sort
Que leur veut l'importun adorant les conquêtes.
Le gros canon rugit, l'épée et l'espadon
Rougirent dans les mains de la troupe françoise
Venue exterminer ces gens couleur d'ardoise
Soulevés, sur leur sol, pour qui tout abandon
Trahison se nommait. Là, nul ne s'apprivoise !
Confisquer leurs labours, les accabler d'impôts,
Pour asseoir, fortement, l'État venant de naître
Et donner un coup bas au voisin, le grand maître
Des océans et mers, le british dont les pots
De fer brisaient les bols terreux pour son bien-être
Nul avant vous n'a pu, les vaillants pharaons,
Dompter. Le fleuve bleu, sur sa terre déserte
Que la sombreur du soir guère ne déconcerte
Abreuvait des guerriers et non des machaons.
C'était courir, sans mors ni frein, à votre perte.
Voulant chasser l'envahisseur venu de loin,
Les insurgés étaient chez eux, dans leur mosquée,
Pour fixer la façon d'agir lorsque, piquée
Par le gros taon de la grandeur, de tout recoin
Surgit votre armada, de bombardiers, flanquée.
Octobre se souvient de son vingt-et-un, jour
Marqué de sang, jour où le ciel sans nuages
Dut se vêtir de noir, jour où, du mont des sages,
Des pieux et des saints jusqu'au tout dernier gour
Le deuil frappa les gens ayant vu ces carnages.
Mohammed ZEÏD
Tags : octobre, jour, sans, bien, 1798
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Commentaires
Du tableau à l'écrit on ne perd pas au change
Tant ta plume est précise en force et
détails
A décrire l'horreur de la foire aux bétails
Quand toute intelligence en bassese s'échange.Chapeau l'artiste ! Comme Annie, je suis très admirative.
Amitiés
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Mardi 17 Octobre 2017 à 14:11
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Bonsoir cher Flormed
Quel don pour illustrer ce passage terrible de l'histoire du temps de Napoléon...
Je suis admirative de tes capacités, car ce tableau est violent , mais ta plume même accusatrice est toujours aussi belle !
Vraiment BRAVO !
Je t'embrasse.
Annie
Le colonialisme avait répandu beaucoup de sang
partout dans le monde.
On ne parlait pas de terrorisme, dans le temps !
Prions à la mémoire de ces millions
tombés lors de leur lutte contre les colons.