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La faucheuse au soleil
La faucheuse au soleil
Peinture de Julien Dupré (1851 - 1910)
Dignement sur ses pieds, la fourche à la main gauche,
Et la droite en visière, elle semble admirer
Le soleil tout en feu qui cherche à déchirer
Le voile gris du ciel couvrant les foins que fauche
Et met en gros amas l'homme au large chapeau
De paille, recueillant la chaleur sur sa peau.
Le foulard, le gilet, la chemise et la jupe,
Emboués, vous diront que ce labeur, très dur,
Exige les bras forts, le bon cœur, l'esprit pur.
Ce que cette beauté, sans fard, ni gants ni huppe
Expose sous les yeux des férus des beaux arts.
Moisissez dans vos trous, veules, boiteux lézards.
C'est la vie en plein air qui sublime la joie
De se sentir léger, plus libre que le vent
D'une brillante aurore auprès d'un mont buvant
La fraîcheur au godet de l'azur qui rougeoie.
Ce qui vous fait défaut dans vos caissons pourris
Plantés dans du goudron, de gaz puants nourris.
Quittez, pour un moment, vos boites punitives.
Allez vous promener près d'un ru, dans un pré,
Au bord d'un vaste lac ; d'un jeune bois pourpré,
Admirez en passant les rustaudes actives !
Allez donc respirer, de l'herbe, les senteurs
Et voir suer, pour vous, moissonneurs et pasteurs!
Maître Dupré, ton art sans nul égal m'envoûte.
D'une toile à sa sœur, baignant dans la clarté
Mon âme se nourrit de la fraîche beauté
De Cérès qui se meut sous la céleste voute
Tel un ange bénin. L'agrément pastoral,
Qui lui sied à ravir, rend le jour sidéral.
Mohammed ZEÏD
Tags : soleil, faucheuse, nourrit, fraiche, dupre
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Commentaires
1stellamarisJeudi 27 Juillet 2017 à 15:49Répondre-
FlormedJeudi 27 Juillet 2017 à 22:21
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Superbe Flormed !
Autre belle des champs qui ravit mon regard
A contempler ou lire en art je m'émerveille,
Tant d'or que je pourrais pendre à plus d'un égard,
Mon esprit s'interdit de demeurrer en veille !
Amitiés
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