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Jérôme de Stridon
Jérôme de Stridon
Antonio de Pereda y Salgado
peintre espagnol du siècle d'or
(1611 -1678)
Ô saint homme pieux, fut-ce dans cette grotte
Que tu dus sans relâche exprimer en latin
Les vieux écrits connus de ton esprit zélote ?
Le jour qui n'éclairait qu'à moitié, le matin,
Cet endroit à l'écart, garde-t-il une trace
De ces parchemins que ni les princes de Thrace
Ni ceux de Bethléem n'avaient dans leur fortin ?
Ton labeur qui fut pur et de très longue haleine,
A dû subir maints coups de plume par des vers
Auxquels la vérité fit peur et, pour ta peine
Sans nul respect, ont dévêtu, tes justes vers
Pour les mal accoutrer de nippes à leur guise.
Que d'habits différents voit-on ! Chacun déguise
Selon son goût et prend le revers pour l'obvers.
Ô toi qui dûs porter les guenilles d'ermite
Pour imiter,en tout, ton maître égyptien,
Toi qui sus déchiffrer l'écriture sémite,
Hommage t'est rendu ; bien que de ton ancien
Livre il ne demeurât que des pages fanées
Dont des fous vipérins ont, le long des années,
Détruit le noble sens. Chaque secte a le sien.
Au fil des versions, ton verbe, sans lumière
Devenu, s'est perdu, ses lettres ont pâli
Pour finir tel un brin d'une rose trémière
Que la flamme a brûlé, que la cendre a sali.
Ö pauvre vérité, les mains sales des scribes
Corrompus t'ont changée en basses diatribes
Pour plaire à leur cerveau de mesquin bengali.Mohammed Zeïd
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Commentaires
C'est fort enrichissant ces instants de partage,
Ton talent poétique au service de l'art,
Comment imaginer de plus bel encartage !
Et voilà Saint-Jérôme au chaud sous ton prélart !
Bonsoir cher Flormed, j'ai fait comme Annie, je suis allée m'instruire plus avant grâce à ce beau poème.
Amitiés
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Jeudi 5 Octobre 2017 à 08:51
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Bonsoir cher Flormed,
Encore un waouh fort mérité !
Je viens de me renseigner sur ce prêtre dont tu fais ici un éloge magnifique avec ce tableau en prime.
Quel don pour la belle écriture, et toi aussi, dans une modestie exemplaire, merci !
Je t'embrasse.
Annie