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A Fa...
Te souviens-tu de nos belles soirées
Dans notre douar aux tentes moirées ?
On était deux oblats fous du plaisir,
Sacrifiant, sans rechigner, nos âmes
Sur son autel décrépitant aux flammes.
La vie était toujours prête à rosir.
Notre horizon s'irisait de lumières
Et souriait à nos amours premières.
Le jour était, pour nos cœurs, un loisir.
La nuit nous dédiait ses voix berceuses
En répandant ses brillances joyeuses.
La vie était toujours prête à rosir.
Le chaud soleil bénissait nos errances.
Le bel oiseau, louant nos espérances,
Entre ses chants, nous priait de choisir ;
Et nous lui répondions par nos antiennes,
Et nous dansions à perdre nos haleines
La vie était toujours prête à rosir.
Ton air faisait se prosterner les branches
A tes pieds de dryade aux sveltes hanches
Lorsque ta main se tendait pour saisir
Un bourgeon, une fleur, une feuillette,
Pour se livrer, en joie, à la cueillette.
La vie était toujours prête à rosir.
Je me voyais grand émir des aèdes
Et mes vers de ghazal, dans les pinèdes
Des alentours, emplissaient de désir
Les beaux tendrons épars dans la nature
Étalant partout leur fraîche texture.
La vie était toujours prête à rosir.
Étant proie au chagrin, la solitude
En son trou me noyant, je me dénude.
Ton ombre est là, je sens mes nerfs transir.
Ô toi qui dus fondre si tôt sous stèle,
Vois-tu mon ciel qui, de pleurs, se constelle ?
La vie était toujours prête à rosir.
Mohammed Zeïd
Flormed
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Commentaires
bonjour cher med
à chaque fois que j'ai lu ce poème magnifique , j'avais les larmes au yeux ,
aujourd'hui je le relis avec merveille , tu y décris tellement d' émotions que j'ai de nouveau des larmes aux yeux , merci cher maître de le republier sur ce blog
toutes mes amitiés
iris
Merci à vous Annie, Stellamaris et Véronique.
Le désir de retourner dans le passé étant impossible, on n'a que les mots pour exprimer les mélancoliques regrets qui restent accrochés aux anciennes pages de notre vie.
Toutes mes amitiés
7nilsa704Vendredi 19 Février 2016 à 18:11
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Bonjour Flormed et merci pour ce très doux poème nostalgique sur Fa, celle pour qui tu as déjà écrit dans "Les pleurs de l'âme", poème que j'avais également fort apprécié.
Je t'embrasse.
Annie