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Les cadavres humains, de quel droit les brûler ?
Aïeux, parents chéris, voisins, amis et proches
De la morgue au bucher, tintamarre des cloches
Puis advient la fumée yeux clos et deuils voiler.
Une froide oraison et des fleurs aux pétales
Froissés ! Le four s'éteint. La cendre-souvenir
S'en va dans un placard aux apparences pâles.
Jadis, le bois flambant s'employait pour punir
Des êtres condamnés. O peines capitales !
Sans nul délit, lors de nos jours, on fait roussir.
Le fossoyeur, nommé brûleur, entre deux ales
Jette au four le linceul puis vaque à son loisir.
Loin est le temps béni des notions sacrales !
On a tout bafoué. Bon Dieu, faire rôtir
Les défunts, oh! grillade aux odeurs sépulcrales !
Partout les gens croyants ont beau se rebeller.
La bûche et l'allumette ont remplacé les pioches.
O gros législateurs, cervelles de bamboches,
Les cadavres humains, de quel droit les brûler ?
Mohammed Zeid
= Flormed =
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Rimeur, toi qui chantes les mots
Oubliant tes maux
Peux-tu débarrasser les âmes
De la haine qui les détruit
Ne vois-tu leur fruit
Partir en cendre sous ses flammes ?
Rimeur, toi qui sèmes au vent
La rime bravant
Ses détracteurs aux yeux perfides
Peux-tu brandir haut l'étendard
Du vénérable art
Pour abaisser leurs fronts livides ?
Rimeur, toi que bénit le ciel,
Point n'est véniel
Le péché de la gent perverse
Qui s'enrage afin de griser
Ta voie et briser
Ton armure que rien ne perce ?
Rimeur, toi que sacre Erato,
Fuis de ce ghetto
Où sont tassés les modernistes
Prenant tout minable caillou
Pour un beau bijou.
Ils sont pire que les zutistes !
Rimeur, toi qui sais enfourcher,
Sans l'effaroucher,
Sous l''azur pur, le bon Pégase
Afin d'embellir l'univers
En l'ornant de vers,
N'es-tu pas un saint en extase ?
Rimeur, toi le grand amoureux
Du beau, vis heureux
Entre Pléiade et Parnasse.
Tu peux, l''inculture, bannir
Afin d' assainir
L'esprit sinon, frère, il trépasse !.
Mohammed Zeid
= Flormed =
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Ces êtres peinturés, ne sont-ils que des masques ?
Un sourire mesquin, sans accueil, sans chaleur,
Et l'on court comme si l'on fuyait des marasques.
Un mot bref, routinier, plumé de sa valeur
Et l'on va son chemin, on galope, on se presse.
La matraque du temps prohibe la paresse.
La rue a toujours l'air d'un jour de carnaval :
Vêtements mal fermés, fronts à la hérissonne.
On crache tout son fiel, on se déchaîne, on tonne
Pour un minable rien ; on se mue en cheval.
Le vernis disparait laissant voir des figures
A faire peur aux morts. L'humain s'est altéré
Lui-même quand, tout bêtement, il a terré
Le sens de la vertu, sens dont les Ecritures
Vantent le los...L'esprit, est-il bien éclairé ?Mohammed Zeid
= Flormed =
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Un, deux, trois, quatre vers ; on monte l'escalier.
L'anémone à cueillir est en haut, souriante.
De son trône en or fin, s'embellit le palier.
Son air doucet, son frais parfum, sa voix priante
Donnent à ses appas un charme ensorceleur.
Les larmes de rosée en font la fleur riante.
Grimpe mon bel ami puis sois bon cajoleur
Si tu veux mériter pleinement de sa grâce
Un lot princier que le rimeur amoureux trace
Un soir en oubliant son spleen et sa douleur.
Satisfait, tu descends. La nuit luxuriante
De secrets aime à voir l'habile ciseleur
Faire flamber les feux d'une rime criante.
La tête au pied, c'est tout ; va faire du voilier
En rêvant, le cœur pur et l'âme invariante.
Un, deux, trois, quatre vers ; on monte l'escalier.
Mohammed Zeid
= Flormed =
♦« Le doucet » est une nouvelle forme créée par Michel Doucet.
• Pour consulter la fiche établie par Flormed et complétée par Stellamaris,visitez le site des Apéciens
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-« La poésie est fille de la Terre.»*
Qu'elle soit en burnous, jupe ou sari,
J'y vois la fleur à l'alléchant nectaire.
Point ne m'en chaut yearling ou méhari,
Tente au désert ou sur une banquise,
Que l'on marote ou que l'on pétrarquise !
Tout esprit sain, voyageur persistant,
Ne cesse de courir sommets et plaines,
D'aller de champs à prés où marjolaines
Roses, œillets, sont un baume excitant.
Un bouquet, pour les yeux de Calliope,
Vaut le chemin, devrais-je escalader
Ll'Himalaya ! Que Pégase galope
Pour le plaisir du rimeur philanthrope !
En selle, amis voulant cavalcader !
* Le premier vers est de M. Doucet.Mohammed Zeid
= Flormed =
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