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    puce


    Elle a quitté sans dire un mot ni faire un geste.
    Son ombre l'a suivie en se frottant au mur
    Qui donnait sur le bois. Son pas devint si preste
    Une fois ayant pris le sentier le plus dur.

    Je la voyais courir telle une folle sur
    Les cailloux embrasés par la fièvre céleste
    Qu'exhalait le chergui dont le graillon impur
    Brûlait ignoblement la pauvre flore agreste.

    Son caftan safrané disparut en un clin
    D'œil. Je m'assis, pensif. Son envol agnelin
    Engloutissait mes yeux dans de cuisantes larmes.

    Qui fut cette égérie et pour quelle raison
    A-t-elle fui ? Motus, je dis son oraison !
    Vis dans ton paradis, ô source de mes carmes !

     

    Flormed 

    Mohammed Zeid

    - Flormed -


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  • puce



    L'automne est là, soleil fuyant, ciel mi-couvert.

    Le vent, très poussiéreux, par ses fortes rafales,
    Pousse l'infâme blond à détrôner le vert.

    Phœbus perd face à Nyx dont les voix triomphales
    Font scintiller les feux du cortège escortant
    La reine au doux sourire ô combien! confortant.

    Les premiers rameaux nus s'apprêtent à la flotte.
    On les voit condamnés au rude et long sommeil
    De l'hiver, espérant la mi-mars pour l'éveil
    Sous un splendide azur qui guère ne sanglote.

    Un rimeur voit courir Thermidor, agressif,
    Qui vide son brasier sur la belle nature.
    La faucille et la faux puis la cendre -ô torture-
    L'abeille et le bourdon, après le gaz nocif,
    Crèvent dans le fraisil ; adieu l'apiculture !

    Flormed 

    Mohammed Zeid

    - Flormed -

     


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  • puce

    Lyre éternelle


    La poésie, ambre des mots, est immortelle.
    Ses étoiles luiront toujours sur l'univers
    Pour guider les esprits vertueux à travers
    L'immensité du firmament qui s'en constelle.

    Tout un discours prosé se dit en un seul vers.
    On ne verra jamais se dresser une stèle
    Pour l'ombre d'Erato dont guère on ne pastelle
    La statue au profil aussi beau que l'avers.

    La rime en est le vin si doux qui plait à l'âme
    Aimant  tant s'enivrer de ce divin dictame.
    Sans ce nectar, la vie, à la dérive, irait.

    Chers rimeurs, vénérez la lyre souveraine !
    Défiant la poussière altérant son attrait.
    Honorez sans faillir la somptueuse reine !

    Flormed 

    Mohammed Zeid

    - Flormed -

     

     


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    puce


    Je veux garder l'âme que j'ai *
    Point je ne tolère les chaînes.
    Laissez-moi vivre tel un geai
    Berçant les rameaux de ses chênes !

    Mon chant qui fait vibrer les bois
    Se mue en pleurs dans une cage.
    C'est dans un ruisseau que je bois,
    Me baigne, lisse mon plumage.

    Alors, grâce ! Pas de barreaux !
    J'aime survoler les coteaux,
    Les prés, les vergers, les rivières...

    Liberté ne se chante pas
    Dans une geôle sans lumières.
    Mille fois non, c'est le trépas.

    Flormed

    *Le premier vers est de Roger Massé, un ami poète.


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