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Les glaneuses
Les glaneuses
Jean-François Millet (1814 -1875)
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Les gaillards moissonneurs ont émoussé leurs faux
Dès que s'était levé le jour pour mettre en bottes
Les blés qui, déjà mûrs, inclinaient leurs pâlottes
Tignasses vers le sol sans cailloux ni tuffeaux.
On transportait cet or en formidables meules,
À bord de gros fardiers tirés par des rossards
Vers les aires à battre où d'autres vieux toquards
Devraient être attelés pour se rendre aux éteules.
Sous le soleil ardent, des glaneuses allaient,
À petits pas, les dos courbés, parmi les chaumes,
Pour un grain, quelque épi...Ces filles des royaumes
De Misère, cent faims, sans fin, les harcelaient.
Combien dure est la vie, amères sont les miches
Pour ces gens à la peau tannée, au souffle court,
Dont le ciel, toujours gris, semble demeurer sourd
Aux cris de leurs enfants entassés dans les niches !
Ô terre, nourris-tu les nantis et les gueux
Du même sein ? Mille fois non ! pardi! blâmable
Est ton partage mais, vois-tu, n'est condamnable
Que le riche à l'aspect horriblement rugueux.
Mohammed Zeïd
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Commentaires
bonsoir cher med
un très bel écrit raffiné de tes vers , j'aime particulièrement la chute
je t 'offre une très belle révérence devant ta lyre exquise
excellente soirée
toutes mes amitiés
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Je retiens cette strophe qui sort de l'ordinaire pour moi :
"Sous le soleil ardent, des glaneuses allaient,
À petits pas, les dos courbés, parmi les chaumes,
Pour un grain, quelque épi...Ces filles des royaumes
De Misère, cent faims, sans fin, les harcelaient."
On ne peut se lasser de te lire que ce soit pour le vocabulaire et la beauté de tes mots...
Mille bravos cher Flormed.
Amitiés.
Annie