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Epitaphe
Le ciel s'est assombri, voilant mes yeux de brume;
Puis il a grêlé de l'amertume, en mon cœur !
Des éclairs de tourments, des tonnerres de maux,
Ont vidé leurs torrents lacrymaux ; en mon cœur !
Plus jamais de beau temps ! Le jour s'est fait nocturne
La nuit, sans lune, prend le cothurne, en mon cœur !
Seul un spectre lointain déchire l'horizon
Pour planter un infernal tison, en mon cœur !
Maudit soir qui dut voir se défraîchir ma rose.
Crachat pourri d'un démon morose ,en mon cœur !
Un sort cruel, odieux assassin, charognard
A désaltéré son vil poignard, en mon coeur
A quoi bon vivoter ? Ma douce âme est partie
Une épine, laissant, bien sertie, en mon cœur.
Monts et bois, rus et lacs ont connu mon chagrin.
Le monde ne pesait plus un grain, en mon cœur !
J'avais crié, hurlé, pleuré ... Peine perdue !
L'écho gravait sa voix éperdue, en mon cœur!
Attendre le départ est devenu mon lot.
La souffrance a bâti son brûlot ; en mon cœur.
Un matin sans soleil, je m'en irai la joindre
Pour que cesse la douleur de poindre, en mon cœur.
Un rossignol dira, là-haut, mon oraison
En vers s'entassant en fenaison ; en mon cœur.
Tout promeneur lira sur ma sombre épitaphe :
Ces mots ayant vécu, sans paraphe ; en mon cœur:
Ci-gît le troubadour dont le chant fut en pleurs
Après la mort de Zahr et ses fleurs, en mon cœur.Mohammed Zeïd
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